Le grand orgue de Saint Louis comme vous ne l’aviez jamais entendu !

Le “réveil” du grand orgue historique de Saint-Louis aura lieu les 18 et 19 janvier 2025.

Celui-ci sera béni au cours d’une célébration exceptionnelle le samedi 18 janvier à 16h puis fêté à l’occasion d’un concert d’inauguration le dimanche 19 janvier à 15h.

Deux autres concerts auront lieu les samedi 25 janvier à 20h30 et dimanche 26 janvier à 15h

C’est l’occasion de découvrir cet instrument qui est un véritable monument.

Cet être mystérieux mais visible de tous, perché en haut de la cathédrale mais habitant tout l’espace liturgique jusqu’à notre âme, actionné par un organiste qu’il cache, a de quoi intriguer.

Avec ses 3248 tuyaux (contre 8000 à Notre-Dame de Paris il est vrai) reliés à 3 claviers et un pédalier, c’est un monument technique : le son peut emprunter à la flûte comme au bourdon … et ainsi de 46 manières. On appelle ces manières : « jeux », un jeu étant un son spécifique qui représente une famille de sons produits par un ensemble de tuyaux plutôt qu’un son unique et isolé comme celui d’un instrument seul. Le nombre de tuyaux est aussi ce qui donne à l’orgue un éventail si large de tonalités, de la délicatesse de l’offertoire au vrombissement triomphant de l’envoi, en passant par la claire gaieté du Magnificat des baptêmes.On comprend mieux pourquoi l’orgue (avec sa tribune) a le poids honorable de 53 tonnes. C’est donc une prouesse technique supplémentaire que le ciel ne nous tombe pas sur la tête à la messe ! Et une prouesse artistique que celui-ci dégage une impression d’élégance, d’un élan vers le ciel … peut-être que les angelots n’y sont pas pour rien ?S’il est un maître en métamorphoses, il est aussi celui qui demeure. Notre orgue a ainsi traversé les épisodes de notre histoire et vu passer les grands de ce monde au fil des régimes : commandé par Louis XV en 1759, il accueille la procession des États Généraux sous Louis XVI. Après la tourmente révolutionnaire dont il sort indemne grâce au Sieur Bêche qui l’estime idoine « pour les cérémonies de la République », il est témoin en 1805 de la visite du pape Pie VII se rendant à Paris pour le couronnement de Napoléon Ier. Et en 1837, le roi Louis-Philippe entend le Te Deum chanté suite à la prise de Constantine. Nous poursuivons donc une longue et noble lignée, même comme simples fidèles !

Une nouvelle page de sa propre histoire vient de s’écrire : la Manufacture MUHLEISEN l’a entièrement rénové lors de travaux débutés en 2018. Les tuyaux ont été retirés pour être redressés, leurs trous (!) réparés, leur ajustement au buffet peaufiné ; une fois le tout remonté, les jeux ont été accordés de façon à retrouver leur jus particulier (seuls 500 tuyaux sont d’origine) grâce à Denis Lacorre. Pour plus de puissance sonore, un deuxième moteur a été ajouté à la soufflerie : la vie en abondance !

Enfin, l’orgue manifeste le principe du charisme chrétien tel qu’en parle St Paul : il est au service de la communauté. Ce « roi des instruments musicaux » (Benoît XVI) constitue une sorte d’orchestre à lui seul et demande de la part de l’organiste un savoir-faire impressionnant. Il n’est cependant pas une fin en lui-même, mais est un moyen ; un moyen noble puisqu’il est destiné à soutenir la liturgie, et par là à accompagner l’âme des fidèles vers Dieu. Le Concile Vatican II lui donne le statut d’instrument privilégié pour la liturgie : « On estimera hautement, dans l’Eglise latine, l’orgue à tuyaux comme l’instrument traditionnel dont le son peut ajouter un éclat admirable aux cérémonies de l’Eglise et élever puissamment les âmes vers Dieu et le ciel. » (Constitution sur la sainte liturgie, n° 120).

En vertu de l’unité corps-âme de l’homme, les circonstances concrètes ont leur importance pour disposer toute la personne à prier, à entrer dans ce cœur à cœur avec Dieu. La musique sacrée a cette fonction, en plus de participer à la louange de Dieu par sa beauté. Justement, les « multiples possibilités de l’orgue nous rappellent d’une certaine façon l’immensité et la magnificence de Dieu. », dit Benoît XVI à Ratisbonne en 2006 à l’occasion de la bénédiction d’un nouvel orgue à la « Alte Kapelle ».

C’est pour cela que l’orgue de la tribune peut nous être familier même s’il est un monument grandiose : il est au service de ce qu’il y a de plus profond en nous.

P.S. Pour les mordus d’orgues, le grand Alexandre Astier (oui, celui de Kaamelott) vous donnera des éclairages techniques précieux, ici : https://www.youtube.com/watch?v=hx7Mlglot8I

Dossier de presse ici

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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