Décidément, la cathédrale est un hub de la communion des saints : après les reliques de Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, voici celles de St Thomas d’Aquin ! Ces saints ont d’ailleurs des traits communs : tous les deux religieux, docteurs de l’Église, figures d’humilité…
Ce noble italien est une figure centrale du Moyen-Âge, le Descartes des théologiens, le Tom Cruise des Dominicains. Par son importance et sa vérité, sa pensée est d’une éternelle actualité. Très éclairant sur l’homme et son rapport à Dieu, il a d’ailleurs été déclaré docteur commun de l’Église en 1923 par Pie XI, c’est-à-dire docteur des docteurs, référence de la pensée catholique. Le concile Vatican II demande qu’il soit le maître de la formation intellectuelle des séminaristes.
Il est appelé Docteur angélique pour la clarté de ses enseignements et sa pureté angélique : ce qui caractérise Thomas, c’est cette conjonction entre la puissance de sa réflexion et la sainteté de sa vie. Justement, il est l’homme de la réconciliation des apparentes oppositions par la distinction sans confusion ni séparation : foi et raison, nature et grâce…
Saint Thomas peut nous apprendre aujourd’hui à penser en vérité et à agir avec charité.
Comme tout bon dominicain qui contemple la Vérité pour après la transmettre, son travail intellectuel était ancré dans la prière ; c’est de lui que l’on tient la Prière avant l’étude. De fait, Dieu, l’origine de ce qui existe, est la lumière ultime sur toutes choses. C’est pourquoi foi et raison ne peuvent se contredire, puisqu’elles émanent toutes deux de Dieu. De plus, son travail était incarné : on dit que lors de son traité sur l’Eucharistie, il passait sa tête dans le tabernacle pour mieux s’imprégner de son objet d’étude !
Son œuvre est ancrée dans la Tradition, il commente la Bible et sa pensée est nourrie des Pères de l’Église, en particulier St Augustin. Riche de cet héritage, il apporte un éclairage nouveau et un progrès inédit sur des questions philosophiques et théologiques. Soumis à l’Église et toujours rigoureux dans sa pensée, il puise dans des auteurs non chrétiens des outils philosophiques pour affermir la théologie, d’abord chez Aristote (un païen), et chez Avicenne (un musulman). Ainsi, il nous montre comment être chrétien et engagé dans les questions de son temps, par un appui sur l’Église qui rend assez solide pour affronter les problèmes avec audace.
Enfin, sa vie est marquée par l’humilité, malgré sa renommée de professeur génial de la Sorbonne. Il était d’ailleurs surnommé le « bœuf muet ». Il a consacré sa vie à la propagation de l’Évangile. Prêcheur infatigable, il est mort sur la route du Concile de Lyon de 1274 à 49 ans. Son amour pour Dieu se lit d’une manière particulière dans ses hymnes : ainsi, la prochaine fois que vous chanterez le Tantum ergo à l’adoration, sachez qu’il a été écrit par ce grand théologien !
Saint Thomas d’Aquin, priez pour nous !
Ombeline Duhesme
Les reliques de saint Thomas d’Aquin seront présentes dans le diocèse du 7 au 14 janvier 2024. Programme
Et tout particulièrement à la cathédrale pour une veillée de prière le samedi 13 janvier à partir de 20h45.